Comme ses deux consoeurs sur le territoire de Maillen (Arche et Sauvenière), la villa gallo-romaine de Ronchinne a peut-être vécu un siècle, voire un siècle et demi. Elle n'a pas résisté aux invasions des Germains au-delà de 388. Ces invasions répétées, suivant d'abord les grands fleuves (dont la Meuse) et des chaussées romaines, ont ensuite quitté ces grandes artères pour pénétrer dans le pays.
Les Francs pillèrent les riches villas et les constructions moins importantes. Ceci explique que, déjà au IVe siècle, la villa de Ronchinne avait été gravement endommagée, sinon à peu près anéantie. Les siècles qui suivirent accentuèrent sa ruine et sa quasi disparition sous l'humus accumulé. Il a fallu que les patients archéologues, à la fin du XIXe siècle, dégagent ces vestiges de la terre qui les recouvrait de son manteau d'oubli pour satisfaire leur légitime faim de savoir.
Mais il a fallu aussi, et c'est bien regrettable, qu'une fois mis à jour ces témoins précieux de la vie à cette époque meurent à nouveau et soient inhumés pour restituer à la charrue son espace vital.
NDLR. Quitter Mont en direction de Maillen. Passé la crête de la colline, observer sur la gauche un léger renflement du sol en pleine campagne sur le versant du large vallon. C'est là que se situait la villa belgo-romaine de Ronchinne